Chogan parfum : Guide complet 2022

FAMILLES OLFACTIVES :

Hespéridates : arômes caractérisés par la présence d’essences issues du pressage des écorces d’agrumes (orange, citron, mandarine, etc.)

Floral : importante famille olfactive qui regroupe les parfums dans lesquels un thème floral domine, qu’il s’agisse d’une fleur simple ou d’un bouquet de fleurs.

Fougère : nom inventé qui désigne des parfums dans lesquels il y a un accord fait de notes de lavande, mousse de chêne, bois, géranium, coumarine, bergamote.

Chypre : le nom dérive du parfum du même nom créé par François Coty en 1917 et désigne des parfums basés principalement sur un accord de mousse de chêne, de ciste laudanifère, de patchouli et de bergamote.

Boisée : arômes où dominent les notes boisées et riches du santal, du patchouli, du agar ou du bois de cèdre, ou celles plus sèches du vétiver. Ils s’ouvrent souvent sur la fraîcheur de la lavande ou des agrumes ambrés.

Oriental : arômes caractérisés par des notes douces, talquées, enveloppantes et parfois un peu animales et musquées, vanillées, ambrées et cistes laudanifères.

Cuir : arômes fortement caractérisés par des notes qui reproduisent l’odeur du cuir, tantôt très sèches, tantôt plus douces : notes fumées de bois de bouleau, de tabac.

Fruité : arômes fortement caractérisés par des notes de fruits comme la pêche, la fraise, la poire, la figue, les fruits exotiques comme le fruit de la passion, la banane, la mangue, la grenade. Autrefois, ils étaient attribuables à la famille florale, mais aussi à la famille ambrée et chyprée.

Musc : senteurs généralement inspirées du parfum originel de la sécrétion glandulaire de Moschus moschiferus, un petit cerf de l’Himalaya, également appelé Musc, à l’odeur chaude, érogène et très persistante. Il existe aujourd’hui de nombreux parfums appelés  » musk  » (ou  » musc « ) et tous sont composés à base de molécules synthétiques qui reproduisent ces animaux ozoniques originels.

Marini : famille récente de parfums nés de l’utilisation de molécules synthétiques capables de reproduire les notes marines et ozoniques typiques des algues.

TERMINOLOGIE :

Combien de fois avons-nous été gênés d’expliquer quel parfum nous recherchions ? Et les mots que nous utilisons pour décrire un parfum, ne sont-ils pas issus de la musique (notes, accords…), du goût (sucré, amer, épicé…) ou du toucher (chaud, froid, piquant, enveloppant…) ? Voici donc quelques mots utiles pour mieux décrire ses émotions olfactives, sans dépasser les technicités inutiles.

Aigre : fruité acide

Aqueux : odeur d’herbes et de plantes aquatiques ou de pastèque Agrumes : dominante orange/citron/pamplemousse.

Alcoolique : Cela peut sembler évident puisqu’un parfum contient au moins 70 % d’éthanol. Souvent, nous entendons exprimer avec ce terme l’idée d’une intensité presque excessive du chogan parfum juste senti.

Accord : résultat olfactif de l’association de deux ou plusieurs matières premières.

Aldéhyde : dominant des aldéhydes. Ce sont des molécules synthétisées chimiquement qui améliorent les notes olfactives autrement plus ternes.

Ambre : un parfum aux fortes notes sucrées, talquées, vanillées et animales ou de ciste laudanifère.

Animal : notes parfumées du monde animal, comme la civette et le musc, qui donnent un effet chaleureux et plein aux arômes. Aujourd’hui nombre d’entre eux sont remplacés par des molécules synthétiques ou d’origine végétale.

Aromatique : un parfum caractérisé par des notes aromatiques comme la lavande, le romarin, le thym, la menthe, l’absinthe…

Absolue : matière première riche et noble obtenue à partir de la dilution de la concrète, une pâte semi-solide issue de la première extraction des principes odorants de matières végétales comme la rose ou le jasmin.

Balsamique : odeur douceâtre et enveloppante, souvent dérivée de baumes et de résines typiquement orientaux.

Base : structure olfactive élémentaire pré-composée utilisée par les parfumeurs pour faciliter la composition d’un parfum.

Bigarade : essence obtenue par pression à froid de l’écorce d’orange Bouquet : mélange de différentes notes florales Chaleureux : un parfum enveloppant, oriental, sensuel.

Caractère : ce qui distingue un parfum, ou une note ou un accord de celui-ci.

Cipriato : techniquement, à proprement parler, nous entendons un parfum caractérisé par des notes chyprées de mousse de chêne, de ciste, de patchouli et de bergamote qui ont donné vie à toute une famille olfactive du même nom. Souvent pourtant, dans le langage courant en parfumerie, quand on dit poudré on entend du talc, poussiéreux, rappelant la poudre pour le visage. On se réfère à des parfums dans lesquels on retrouve un accord vanillé avec une pointe caractéristique de talc, ou encore les notes chaudes et élégantes de l’iris.

Notes de queue ou de fond : dans le développement du parfum sur la peau, la coda est la dernière phase, généralement caractérisée par la présence des notes les plus persistantes et les plus intenses

Coeur (notes) : ce sont les notes intermédiaires d’un parfum qui émergent lorsque les premières (en haut) commencent à s’estomper

Eau de Cologne : solution dans l’eau et l’alcool d’huiles essentielles concentrées à 3 – 5 %. Historiquement, le premier parfum de l’ère moderne est une eau de Cologne, l’Aqua Mirabilis de Gian Paolo Feminis né au 17ème siècle.

Eau de Parfum : contrairement à l’eau de cologne, l’eau de parfum a une concentration comprise entre 10 et 15 % et a généralement une rémanence plus élevée

Eau de Toilette : une voie intermédiaire entre les deux précédentes, avec une concentration entre 5 et 10/12 %. Il est à noter que les Britanniques appellent historiquement l’eau de toilette  » Cologne « .

Herbacé : notes typiques de foin, lavande, romarin ou autres qui donnent une connotation  » verte  » au parfum.

Essence : à proprement parler, elle est synonyme d' »huile essentielle », ou de produits aromatiques extraits majoritairement de matières premières végétales. Il est souvent confondu avec le parfum, qui contrairement à l’essence est toujours le résultat d’un travail créatif de composition de différents éléments, dont les huiles essentielles.

Extrait : synonyme technique de « parfum », la concentration maximale (de 15/20 % jusqu’à 30/40 %) dont dérivent toutes les autres formes plus diluées (eau de toilette, eau de parfum, etc.) d’un parfum dominé par des fleurs.

Fixateur : c’est une substance qui agit en ralentissant l’évaporation du parfum, prolongeant ainsi sa durée sur la peau. Il peut être naturel, comme le benjoin et de nombreuses notes animales, ou synthétique.

Floral : se dit d’un chogan parfum dont la structure florale est bien définie et identifiable, par exemple la rose, le jasmin ou la tubéreuse.

Frais : c’est un terme apparemment simple et évident, mais en réalité assez ambigu lorsqu’il s’agit d’un parfum. Généralement on a tendance à considérer frais ce qui contient des notes d’agrumes, de lavande ou vertes, légèrement florales, marines, claires et douces. Cependant, il est très subjectif et parfois caractérisé de différentes manières selon les contextes culturels.

Fruité : un parfum caractérisé par des notes de fruits comme la pêche, la fraise, la banane.

Fugace : le contraire de tenace qui s’évanouit aussitôt. Ce n’est pas toujours un aspect négatif pour un chogan parfum.

Gourmande : une odeur légèrement sucrée de pâtisserie Indolico. Une note olfactive forte et légèrement fécale, typique de certaines matières premières animales et végétales (par exemple civette et bois d’oudh)

Iris : l’iris florentin est un ingrédient principal de la parfumerie la plus élégante : les rhizomes (racines) sont utilisés de cette merveilleuse fleur, qui sont nettoyés, séchés et broyés en poudre puis extraits d’elle une matière première très précieuse avec un peu de précieuses notes olfactives beurrées et talquées.

Léger : un chogan parfum aux notes olfactives majoritairement fraîches, ni sucrées ni chaudes et boisées.

Woody (Boisée) : une infinité de nuances issues de différents bois qui donnent au parfum un effet enveloppant. Ils peuvent être des bois chauds comme le bois de santal et le bois d’agar, piquants et verts comme le patchouli, doux comme le bois de cèdre ou plus secs et plus décisifs comme le vétiver.

Marino : une note olfactive ozonique ou salée rendue possible dans la parfumerie moderne grâce à la découverte par Pfizer en 1974 d’une molécule odorante appelée Calone Mentolato : une odeur fraîche à dominante mentholée

Mouillette : le papier classique utilisé en parfumerie pour sentir les parfums. Très utile pour éviter de vaporiser des chogan parfum désagréables ou trop nombreux sur soi. Dans tous les cas, pour apprécier pleinement un parfum, il faut d’abord le sentir sur la mouillette puis sur la peau, ce qui permet au parfum de s’ouvrir et de commencer à raconter sa propre histoire.

Musc : un parfum où dominent les notes de musc animal Nez : le « nez » est le parfumeur créateur

Néroli : essence obtenue à partir de la fleur d’oranger amer

Notes : il y en a plus de sept en parfumerie ! Il exprime la caractéristique de l’odeur d’une matière première ou d’une composition.

Oriental : parfum à la structure ambrée qui rappelle les parfums typiques de l’Orient : résines, baumes, épices, ambre.

Persistant : évidemment, on dit d’un parfum qui reste longtemps sur la peau. À ne pas confondre avec « intense » : même un parfum léger peut être persistant.

Petit-grain : matière première obtenue à partir des feuilles et des brindilles d’orange amère.

Résine : produit d’origine végétale obtenu par exsudation de l’écorce de la même.

Sec : un effet olfactif opposé à celui sucré ou chaud.

Sensuel : se dit d’un chogan parfum chaud et enveloppant aux fortes notes animales.

Sillage : la trace, l’empreinte, le sillage qui laisse un parfum.

Soliflore : un parfum dans lequel la note d’une seule fleur domine (rose, jasmin, tubéreuse), donnant l’impression qu’il est composé uniquement de cette essence

Épicé : dominante d’épices : poivre, muscade, cannelle..

Talcato : désigne un chogan parfum qui évoque la note olfactive caractéristique de Borotalco Robert.

Tête (notes) : c’est la première impression d’un parfum, souvent celle qui fait tendre vers son achat. Il est généralement composé des notes les plus fraîches et les plus volatiles.

Vert : fait référence aux notes extraites des tiges et des feuilles des composants végétaux, mais exprime également une caractérisation fraîche, légère et herbacée du chogan parfum.

CHIMIQUE OU NATUREL ???

Éternel débat entre ceux qui sous-entendent que le naturel est synonyme de qualité et, d’autre part, un produit chimique synonyme de manque de qualité. Bien entendu, recourir à un produit de synthèse chimique pour éviter d’utiliser la matière première naturelle pour économiser sur les coûts de production est clairement une pratique qui dégrade la qualité. 

Le naturel possède une richesse de facettes olfactives que la molécule chimique ne possède pas la plupart du temps. D’autre part, certaines odeurs présentes dans la nature ne peuvent être obtenues à partir des matières premières naturelles correspondantes. C’est le cas du muguet, du lilas ; de presque toutes les notes fruitées, sauf les agrumes ; des notes marines…

Il y en a donc des naturels qui ne sont plus utilisables aujourd’hui, car introuvables (c’est le cas de l’Ambre Gris) ou parce qu’ils ne sont pas autorisés, comme le Moschus moschiferus ou le Musc, Cerf de l’Himalaya qui était chassé pour en extraire ses précieuses sécrétions. 

Enfin, il existe des molécules de synthèse chimique qui ont apporté des notes et des odeurs qui n’existent pas dans la nature à la parfumerie moderne : Chanel N°5 n’existerait pas sans les aldéhydes, utilisés pour la première fois par Ernest Beaux en 1921 pour Mademoiselle Coco Chanel, mais découverts près de 20 ans plus tôt par un chimiste presque inconnu. 

Dans tous ces cas, la chimie vient au secours du parfumeur créateur en lui offrant une palette d’odeurs et de matières premières beaucoup plus large que par le passé. Et ce n’est pas un hasard si la parfumerie moderne est née à la fin du XIXe siècle, presque parallèlement aux découvertes de la chimie organique moderne. 

En 1889, l’énorme succès commercial du parfum Jicky de Guerlain explose, construit sur des notes naturelles de civette et de bergamote et des molécules synthétiques de coumarine et de vanilline. 

On peut donc dire que la question initiale est mal posée, car elle implique un contraste qui en réalité n’existe pas : un bon chogan parfum, aujourd’hui, est le résultat de la chimie et de la nature. De bonne chimie, et de bonne nature.

MA PEAU EST DIFFERENTE 

Oui et non. La peau de l’être humain, entendue comme un organe du corps, est la même pour tous. Ce serait mauvais pour les dermatologues si ce n’était pas le cas ! . Pourtant, chacun de
nous est convaincu que sa peau est différente de celle des autres, du moins en ce qui concerne les parfums. 

À juste titre, avant d’acheter on a envie d’essayer. Et en fait, l’expérience commune nous dit qu’un même chogan parfum porté par différentes personnes peut varier considérablement. Pour être précis, cependant, il faudrait faire une comparaison égale : une chose est un parfum juste vaporisé sur la peau, une autre portée depuis quelques heures déjà.

Quoi qu’il en soit, il est vrai que le chogan parfum porté est personnalisé : parfois ça s’améliore, plus rarement ça échoue. Il faut maintenant clarifier immédiatement le fait qu’il ne faut pas confondre l’éventuelle altération du chogan parfum au contact de la peau avec son évolution au cours de la journée : le chogan parfum est conçu pour raconter une histoire qui, comme toutes les histoires, aura un début, un développement et une fin.

Il en va tout autrement lorsque le chogan parfum que l’on vient de porter est effectivement altéré : cela se produit en quelques secondes et peut dépendre d’une multiplicité de facteurs, en partie aussi liés à de légères variations subjectives de l’acidité de la peau, mais parfois aussi à des imprévus environnementaux (le même parfum à différents niveaux d’humidité peut varier).

Dans tous les cas, puisqu’un bon parfum doit s’adapter parfaitement à la personne de celui qui le porte, il est de règle de sentir d’abord les senteurs sur les mouillettes.

MUSC ET MOUSSE…

Peu de matières premières de parfumerie ont connu une évolution aussi accentuée que le musc et trop font encore la confusion entre musc et muscs. À l’origine, le musc était obtenu à partir d’une glande d’un petit cerf de l’Himalaya, qui était chassé et tué pour obtenir cette substance odorante fortement animale, érotique, intense et dérangeante. 

Il va sans dire que dans les temps anciens c’était une denrée très précieuse destinée aux rois, princes et princesses, d’ailleurs enveloppée d’un voile mystérieux au charme oriental et exotique. Plus récemment, le pauvre animal avait presque disparu et était donc (à juste titre) protégé contre la chasse. 

Cependant, les notes odorantes du musc animal étaient désormais bien connues et appréciées en parfumerie, aussi parce que leur capacité à agir comme fixateurs pour les parfums a été réalisée, donnant cette persistance de plus en plus demandée par le public. 

Vers la fin du 19e siècle, la première synthèse chimique de molécules reproduisant les notes olfactives du musc est réalisée : muscs nitrés, musc cétone, xylène, puis supplantés par d’autres molécules considérées comme plus sûres, comme les muscs macrocycliques, le cashmeran et d’autres encore.

Curieusement cependant, dans l’évolution des différentes molécules de synthèse, la note animale du musc s’est peu à peu  » nettoyée  » en prenant une connotation olfactive de plus en plus fade et transparente et de moins en moins animale.

Typique est le cas de ce qu’on appelle maintenant communément le musc blanc, où le musc se transforme en une odeur propre, presque fraîchement lavée, légèrement angélique. Et ce n’est pas un hasard si l’on parle de lessive : le parfum du musc blanc caractérise la plupart des détergents et assouplissants sur le marché aujourd’hui !

Le musc n’a rien à voir avec le musc végétal. Il s’agit principalement de mousse de chêne, autre ingrédient magique de la haute parfumerie, à la base de tous les grands parfums chypriotes : il donne de la profondeur et de la plénitude et quiconque a eu l’occasion de sentir une vieille bouteille de Guerlain Mitsouko comprend aisément sa valeur.

Malheureusement aujourd’hui des restrictions absurdes basées sur la possibilité hypothétique de provoquer des allergies à la mousse de chêne limitent de plus en plus son utilisation dans les chogan parfum à la base de tous les grands parfums de Chypre : il donne de la profondeur et de l’ampleur et quiconque a eu l’occasion de sentir un vieux flacon de Guerlain Mitsouko comprend aisément sa valeur.